La santé et l’environnement sont, avec l’économie et le social, deux piliers de l’alimentation durable dont la convergence est discutée. On peut les estimer respectivement à travers la qualité nutritionnelle et l’impact carbone. Dans le cadre de ce travail de thèse, nous proposons d’appréhender la problématique de la convergence nutrition-environnement en adoptant deux approches différentes. Tout d’abord, nous avons estimé la conséquence, sur l’impact carbone de l’alimentation, d’une modification de choix alimentaires individuels. Puis, en classant les individus en fonction de la qualité nutritionnelle de leur alimentation, nous avons estimé si l’impact carbone était différent en fonction de cette qualité nutritionnelle. Premièrement, nous avons montré que la modification des choix alimentaires ne peut s’avérer être une stratégie de réduction majeure de l’impact carbone associé à l’alimentation. Deuxièmement, le niveau d’impact carbone ne diffère que très peu en fonction de la qualité nutritionnelle de l’alimentation. Une bonne qualité nutritionnelle semble même associée à un plus fort impact carbone. Les résultats conduisent à remettre en question l’idée communément relevée dans la littérature qu’il existerait une convergence “naturelle” dans le domaine de l’alimentation entre la promotion de la santé publique et la protection de l’environnement. Notre approche est originale, car nous avons pris en compte la variabilité de l’alimentation réelle des individus, et que nous avons estimé avec précision la qualité nutritionnelle de leur alimentation. Cette thématique constitue un vaste champ de recherches qu’il convient de défricher de façon urgente.